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La Communion Antimondialiste Orthodoxe des Cahiers Résurgences
Antimondialisme Tradition Orthodoxe Métapolitique

Ecrits, oeuvres de
l'essayiste orthodoxe
Jacques Perrin *
la revue mystique
d'histoire et de
métapolitique
Cahiers Résurgences

page Voie Mystique Chrétienne Orthodoxe des Cahiers Résurgences
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Conférence Mystique MAURRAS PAPAUTE NAZI
vs
LA SALETTE DOSTOÏEVSKY
Conférence Mystique RENE GUENON gnose
roi du monde
vs
ORTHODOXIE
Conférences Mystiques à CARLUC en LUBERON de l'ESSAYISTE ORTHODOXE JACQUES PERRIN
17 mai 2025 pour la conférence Maurras...
31 mai 2025 pour la conférence René Guénon
renseignements pratiques en page d'accueil, partie conférences, du site www.cahiersresurgences.eu
ARTICLES COMMENTAIRES NOUVEAUTES POLEMIQUES
(voir aussi autres pages du site)
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Entre autres, le rappel d'un scénario évoqué dans notre Geste Provençale en Euroland, publié dans les années 90, où les
mondialistes faisaient appel aux nationalistes pour revigorer une maison mondialiste bien mal en point.
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EXISTENTIALISME CHRETIEN VS les 2 ILLUMINISMES PAPISTE ET ESOTERIQUE
l'ALLIANCE MYSTIQUE CHRETIENNE et ECOLOGIE EURASISME COMMUNISME
LA NOUVELLE GRANDE BATAILLE SPIRITUELLE
voir conférence spéciale page d'accueil du site www.cahiersresurgences.eu
voir articles p. 2 du site www.cahiersresurgences.eu : les deux axes cruciaux
de l'histoire de la Russie chrétienne et l'axe rhodano-provençal et ceux sur Histoire France/Russie, illuminisme
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René Guénon le malentendu gnostique théologique
le 9 mai 2023 - Par les temps qui courent, se préoccuper de METAPOLITIQUE en France mais aussi en Russie, dans ce dernier cas par le biais d'Alexandre DOUGUINE, vous fait croiser obligatoirement le penseur René GUENON ; plutôt prisé dans ce qu'il est convenu de qualifier de droite. Mais justement, le concept de métapolitique n'a-t-il pas davantage été investi par la
droite ? Guénon se trouve en réalité au coeur d'un malentendu aussi bien théologique que politique. La première remarque qui nous vient à l'esprit à ce propos, c'est le sentiment que cet intérêt contemporain semble relever d'abord d'une adhésion négative, par rejet d'autres doctrines désormais déconsidérées plutôt que d'une adhésion profonde ; on pourrait même oser les termes de mode, d'exotisme. Adhésion négative d'autant plus ambigüe que les doctrines rejetées sur lesquelles a rebondi cette adhésion l'ont été injustement, sans que l'on ait même pris depuis longtemps la précaution d'au moins les effleurer ; et d'autant plus ambigüe que la doctrine guénonienne ne se situe pas toujours forcément à la hauteur qu'on veut bien lui prêter. Sur la lancée, l'adhésion aux gnoses, un certain enthousiasme pour celles-ci, relève a fortiori d'une adhésion par absence, ignorance de la richesse, non pas de toutes mais d'un nombre appréciable de ces pensées et doctrines qui ont pourtant nourri les peuples.
Avouons-le, lorsqu'on a l'habitude de fréquenter assidûment les Pères de l'Eglise, orientaux, grecs mais aussi latins, les théologies et philosophies médiévales, certains exégètes, c'est-à-dire toute leur richesse, leur profondeur, leurs nuances,
le système de René Guénon perd substantiellement de son aura ; de même lorsqu'on connaît mieux les courants d'idées dont dépend la pensée de Guénon. Les données guénoniennes même les plus séduisantes ne s'offrent-elles pas bien souvent en simple écho, déformé, méconnu, de données déjà véhiculées par les théologies et doctrines citées ?
René Guénon s'inscrit bien en tout cas dans la filiation de l'ésotérisme français du XIXe s. ; il demeure chez lui comme un côté PAPUSien, presque suranné, sans parler de sa dépendance de ce que l'on appelle l'illuminisme (voir page Voie Mystique Chrétienne Orthodoxe du site www.cahiersresurgences.eu), le vitalisme, le déductionisme de cet ésotérisme du XIXe s. ; illuminisme très différent de ce qui était qualifié d'illumination dans l'ancienne mystique chrétienne ou la philosophie platonico-aristotélicienne. Cet illuminisme semble comme pétiller du "corporel totalité" lui-même, tel un renouveau gnostique, par l'office du cartésianisme, au lieu de surgir, de rayonner, pure lumière.
Ainsi le système guénonien ne navigue-t-il pas du tout dans les mêmes eaux que la Révélation chrétienne et les philosophies qu'elle s'est assimilée. Les Orthodoxes et même les catholiques auraient tout intérêt à chercher, y compris en matière de prolongement politique, dans leurs véritables traditions de Révélation et de réflexion, les richesses précieuses scellées à leurs yeux et à leurs oreilles ; même si la dite tradition métaphysique universelle (en fait illuministe), chassant aussi sur les terres de leurs traditions, peut souvent paraître de connivence avec elles.
EURASISME - après Saint-Yves d'Alveydre, les ERREURS de René GUENON sur le ROI du MONDE
(voir conférence à la page d'accueil du site wwwcahiersresurgences.eu)
GNOSE PAPISTE J. de MAISTRE Auguste COMTE SOURCES de GUENON et MAURRAS
21/09/2024
Un chercheur apprécié et regretté d'après certains et disparu en 2018, Daniel Lindenberg, avait remarqué pour la première fois ("sauf information contraire") dans un article de 1991 de la Revue d'Histoire Intellectuelle, intitulé René Guénon ou la Réaction Intégrale, une certaine parenté à ses yeux entre René Guénon et Auguste Comte. A titre personnel, nous pouvons ajouter qu'à la lecture ces derniers temps de plusieurs systèmes illuministes du début du XIXe s. et d'extraits d'A. Comte, une certaine parenté nous a sauté également aux yeux entre ces systèmes et la construction de cosmogénèse métaphysique évolutive d'A. Comte. Même si ce dernier ne se présentait pas éventuellement comme une colonne de spiritualité, il semble bien qu'il tenait à rester dans l'air du temps propice à la fois à l'illuminisme et à un certain cosmisme et évolutionnisme. Daniel Lindenberg poursuit son propos avec quelque chose de connu : qu'Auguste Comte et René Guénon étaient tous deux de grands lecteurs de Joseph de Maistre ainsi que Charles Maurras.
L'article de Daniel Lindenberg porte en effet sur une certaine proximité idéologique de combat entre R. Guénon et l'Action Française. Les deux se retrouvent souvent à dénoncer le même complot judéo-maçonnique, les mêmes contre-initiations et fausses mystiques, le même dévoiement des pouvoirs politiques, etc. R. Guénon, toujours d'après D. Lindenberg, se séparait toutefois des maurrassiens sur la doctrine du pouvoir spirituel et se rapprocherait à ce titre de Jacques Maritain (Primauté du Spirituel) et du pape ; et nous ajouterions au passage, relativement, de votre serviteur et même, curieusement, d'A. Comte. On voit donc quel type de gnosticisme à la fois illuministe, franc-maçon et papiste admirateur de l'ordre de l'Eglise romaine regroupe de manière chaotique sous la même bannière luciférienne Joseph de Maistre, Auguste Comte, René Guénon et Charles Maurras. Cela peut expliquer d'autres entrecroisements chaotiques, dialectiques des influences lucifériennes tout au long du XXe siècle jusqu'à nos jours ; par exemple lorsque des athées, des païens, des francs-maçons, des protestants censés être peu admirateurs de la chimère papiste n'hésitent pas à se complaire avec délices dans une complicité avec les prétentions mondialistes du principe papal et même d'y jouer le rôle de cinquième colonne (voir notre article plus loin sur cette page).
consulter aussi notre article Gnose, Illuminisme et Papisme à la page d'accueil du site www.cahiersresurgences.eu
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METANOÏA MYSTIQUE du CATHOLICISME CONCILIAIRE sous Karol WOJTYLA (1980) puis après l'an 2000
12/08/2023
le catholicisme s'est trouvé victime d'un assaut de FAUSSE MYSTIQUE, de CHARISMATISME, de gnosticisme en somme, au moment de la promotion de Karol Wojtyla à la papauté en 1978 ; promotion qui surgit d'ailleurs après la disparition extrêmement suspecte de Jean-Paul Ier. Une nouvelle metanoïa mystique s'abat sur l'édifice catholique romain, parallèle au désenchantement à propos du concile Vatican II, à l'épuisement du mouvement du Pèlerinage aux Sources, du mouvement beatnik mais parallèle aussi à la montée en puissance d'une franc-maçonnerie nouvelle, envahissant en particulier l'université ; enfin à la mise en place d'une action subversive, déstabilisatrice, de l'URSS (Afghanistan, Gorbatchev). L'abbé Georges de Nantes, de son côté, allait particulièrement dénoncer le gnosticisme prométhéen de Karol Wojtyla.
En revanche, depuis la dernière décennie, ce ne sont pas seulement un ou deux membres, par hasard, de cette mouvance gnostico-charismatique apparue à la fin des années 70, qui sont dénoncés et mis en cause, c'en est une grande partie, au même moment. On peut certes convenir que c'est pure justice mais c'est aussi l'indication à notre avis d'une nouvelle mutation, non moins inquiétante que la précédente. Le facteur d'exacerbation de la guerre en Ukraine constitué par la décision du pape (mars 2023 à propos des dites DEMANDES DE FATIMA) de s'occuper de ce qui ne le regarde pas en rajoute dans le trouble.
Se mélange justement à cette nouvelle mutation un retour en force d'un antisémitisme et d'un marcionisme (rejet de l'Ancien Testament) bien réels ainsi que de l'instrumentalisation d'accusation fondée et non fondée de tels faits. La vérité en tout cas ne peut communier à des propos et des actes antisémites (voir le projet chrétien orthodoxe sur la page d'accueil du site www. cahiersresurgences.eu )
voir également à propos de l'histoire religieuse et politique comparée de la Russie et de la France l'article "Russie/France - Pierre-le-Grand et le Sacré-Coeur à la p. 2, Eschatologie... du site www.cahiersresurgences.eu
voir aussi sur notre page VK l'article du 12/09/23, Jacques Perrin, théologie orthodoxe
29/09/2023
voir également sur notre page
VK l'article L'ACCUSATEUR Pierre HILLARD vs MYSTIQUES RUSSE, HEBRAÏQUE et A. DOUGUINE
03/10/2023
voir encore sur notre page
VK l'article LE MONDIALISTE Pierre HILLARD contre la MYSTIQUE ORTHODOXE
15/10/20213
voir aussi sur le site www.cahiersresurgences.eu à la page Cantique des Cantiques... l'article
DESCARTES et les ROSE-CROIX
MYSTICISME ou COMPLOTISME ?
Nous avons en effet lu et/ou entendu Pierre HILLARD se réclamer du travail d'Etienne COUVERT. On trouvera donc sur cet article une analyse évoquant ce travail .
catholicisme uniatisme vs Orthodoxie
19/10/2023 DIVERSES NOUVELLES DE TERRAIN
Les affirmations critiques de Pierre Hillard contre la mystique et l'Eglise russe orthodoxes autorisent à s'interroger. Les influences et les manipulations qu'il évoque auraient elles quelque rapport avec les influences et actions contre l'Orthodoxie révélées par des prêtres et des personnalités orthodoxes ? Ainsi, sur le réseau VK, Alexei Chpanov donne sur sa page, vers le 1er mai 2022, les informations suivantes à partir des media Yandex.News et newizv.ru :
"LA CONSTRUCTION DE CULTES ET D'ACCESSOIRES PAÏENS au niveau des structures étatiques dans les pays chrétiens et post-chrétiens est une stratégie géopolitique consciente et contrôlée". Il s'appuie sur une étude du docteur en théologie Oleg Trofimov.
Il y est question de l'installation récente et officielle à Marioupol de l'idole païenne PERUN (divinité slave) : il y a donc quelque temps, avant l'opération spéciale engagée fin février 2022. On y relève l'absence de condamnation de la part des églises ukrainiennes, uniates, etc. cependant qu'une levée de boucliers est dressée au même moment contre une aide accordée à la réfection d'une église orthodoxe russe du patriarcat de Moscou. L'idée de Perun a été lancée par le régiment Azov nazi et son commandant de bataillon opérationnel Mose. Selon certaines rumeurs, un habitant du quartier porté disparu aurait été sacrifié par la communauté païenne dite Rodobozkie. Les diocèses uniates ont procédé à des recrutements de volontaires pour Azov. Des prêtres et évêques uniates et même des pasteurs ont participé à ce recrutement en se déguisant.
On rappellera que les églises ukrainiennes ont particulièrement été influencées par la prise en mains dès 1933 des églises allemandes par le régime nazi, entre autres la mise en place de l'Eglise nationale impériale d'Allemagne et ses trente points de programme écrits par le païen Rosenberg. Les nazis invoquant un Christ germanique de l'église déjudaïsée, les Ukrainiens invoquèrent un Christ galicien.
Nous ne rentrerons pas davantage dans le détail des persécutions contre les orthodoxes, en particulier du patriarcat de Moscou, en Ukraine : on peut trouver ces informations. Avant l'opération spéciale et même depuis, un certain nombre d'orthodoxes ont été persécutés, martyrisés, tués.
Ajoutons qu'à la même époque, Oleg Kravtsov (www.politnavigator.news), le 21 avril 2022, 16h18, heure de Moscou, a informé des réactions de Marine Le Pen après le lancement de l'opération spéciale en Ukraine. Il rapporte alors les propos du politologue biélorusse Alexander Dzermant : "En fait, tout le pari de certains milieux en Russie sur la droite européenne et les nationalistes a échoué. La dénazification finira par démolir ces cercles également. L'Eurasie ne peut être que rouge. Le projet russe moderne devrait succéder fondamentalement au projet soviétique. L'image popularisée de la grand-mère avec le drapeau de l'URSS est symbolique." Chapeau, la droite nationaliste française ! Pierre Hillard pourrait lui offrir une médaille...
5e COLONNE PAPISTE chez les PRO-RUSSES, Revue METHODE
21/09/2024
Nous venons de remarquer l'existence d'une revue appelée Méthode, créée semble-t-il vers 2015 et qui toutefois n'est peut-être plus publiée depuis 2022 ; peut-être à cause du conflit. Cette revue a son siège social à Donetsk et se veut organe d'instituts franco-russes, oeuvrant pour une réconciliation franco-russe. Sa rédactrice en chef semble être d'origine russe et quelques uns des rédacteurs également. Toutefois son directeur et la plus grande partie des rédacteurs sont français. On peut y retrouver des noms connus par ailleurs et connus comme pro-russes, sinon même orthodoxes pour quelques uns d'entre eux.
Dans sa présentation, la revue explique que son nom, METHODE, fait référence à l'un des évangélisateurs des Slaves, au IXe s. avec son frère CYRILLE.
Jusque là, très bien, mais, aux lignes suivantes, une désagréable surprise nous attendait : on se référait en effet à l'évangélisateur Méthode comme ordonné et missionné par le pape Adrien II pour évangéliser les Slaves ; grossier mensonge historique, insultant pour l'Orthodoxie, alors que la revue se veut oeuvrer au rapprochement entre catholiques et orthodoxes.
Il n'aurait peut-être pas été très difficile de trouver des personnages historiques bien plus neutres si l'on tenait à jouer ce rôle. Cyrille et Méthode ont été inspirés, ordonnés et missionnés par le saint patriarche de Constantinople PHOTIOS qui est à l'origine de l'évangélisation des Slaves et des premières relations spirituelles de Constantinople avec la Russie. En revanche, St Photios a bien été persécuté par les papes Nicolas et Adrien II, lesquels ont profité pour cela de querelles internes à l'Empire byzantin et donc entre l'empereur et le patriarche. Parallèlement, les papes se sont efforcés de récupérer l'oeuvre d'évangélisation des Slaves de Cyrille et Méthode à leur profit, encouragés d'ailleurs et poussés dans ce sens par des prêtres d'origine germanique des royaumes et duchés de Moravie et autres, dépendant de l'Empire carolingien désormais concurrent de l'Empire romain. L'entente entre le patriarcat occidental, celui de Rome, et les patriarcats orientaux, avec St Photius comme patriarche rétabli de Constantinople, s'est renouée sous le patriarcat romain du pape Jean VIII, successeur d'Adrien II.
Bien entendu, depuis lors, les ultramontains, les historiens catholiques papistes, grands admirateurs du pape Nicolas, n'ont eu de cesse de contester les documents de l'époque de Jean VIII, de dévaloriser ce pape, à tel point que la fameuse légende de la papesse Jeanne pourrait correspondre au départ à une forme de moquerie du pontificat de Jean VIII.
On peut comprendre qu'à tout le moins, à chercher des références comme symboles d'union, il eût mieux valu s'adresser à d'autres événements historiques et que justement ce choix d' événements interroge sur les intentions et l'état d'esprit des participants de cette revue. Nous y avons lu par exemple plusieurs articles élogieux sur Joseph de Maistre et plusieurs références à lui, ce qui indique déjà une tendance (voir notre article plus haut sur cette page). On remarquera aussi que les contestations au IXe s. autour des deux évangélisateurs des Slaves, le rôle des prêtres germaniques de l'Empire carolingien et celui de la papauté ne sont pas sans rappeler, toutes proportions gardées entre la force physique des différentes persécutions, les persécutions des années 1930 et 1940 en Europe orientale contre les Orthodoxes de la part des catholiques uniates, oustachis et autres, alliés aux nazis et à la papauté (voir l'article suivant sur Annie Lacroix-Riz et tous les ouvrages évoquant ces persécutions).
Tous ces événements font entre autres partie d'un récit en cours de publication sur le Graal et le IXe s., n° XV, XVI et XVII de notre revue Cahiers Résurgences et d'une conférence possible à tenir (voir page d'accueil du site www.cahiersresurgences.eu).
EURASISME COSMISME COMMUNISME Alexandre DOUGUINE
26/09/2024
Dans le cadre de notre réflexion sur les rapports existentialisme chrétien-eurasisme, communisme ou sur l'opposition de l'existentialisme chrétien à la dialectique illuministe papiste et ésotérique, et à la suite des deux articles précédents de cette page, l'un sur gnose papiste, Joseph de Maistre..., l'autre sur 5e colonne papiste chez les pro-russes...,
nous abordons ici l'influence sur l'eurasisme et le communisme du courant d'idées dit du cosmisme russe à partir de la deuxième moitié du XIXe s.
Nous nous servirons pour cela d' un texte d'A. Douguine sur la question, extrait de l'ouvrage Pour le Front de la Tradition (textes d'A. Douguine) publié aux éditions Ars Magna en 2017 ; texte intitulé Le Complot Idéologique du Cosmisme Russe.
"Le véritable père du cosmisme russe fut Nikolaï Fedorovitch Fedorov (1828-1903). Cet auteur a beaucoup influencé la pensée de F. Dostoïevski, V. Soloviev, L. Tolstoï, ainsi que celle de l'écrivain prolétaire M. Gorki... On peut résumer sa doctrine... à partir de son oeuvre capitale La Philosophie de la Cause Commune :
1 - La mort est le mal absolu. Elle doit être vaincue par l'évolution générale de l'humanité.
2 - La résurrection devra être faite non par Dieu, mais par l'homme , par l'homme nouveau théurgique.
3 - La résurrection doit s'accomplir à l'aide des procédés scientifiques et psychiques. Toute l'humanité doit nécessairement participer à cet acte suprême...
7 - La chrétienté doit s'allier avec l'aryanité des ancêtres pour créer une humanité nouvelle, unifiée, théurgique, commune."
Ce "vitalisme magique" est lié chez Feodorov à la fréquentation de force milieux occultistes et néo-spiritualistes, ainsi qu'à celle de la plus grande bibliothèque de Russie, la Rumyantsev à Moscou (aujourd'hui la Bibliothèque Lénine).
"L'influence de Fedorov a touché non seulement le cercle de ses amis bolcheviques comme N. Peterson ou V. Kojevnikov, mais aussi des idéologues importants comme A. Bogdanov (1873-1927) et Lunacharsky. Selon Lénine, Bogdanov (MALINOVSKY de son vrai nom) était "le cerveau n1" du partir bolchevique, mais en même temps son opposant principal dans les discussions idéologiques. La pensée de Bogdanov -qui était membre du mouvement intellectuel bolchevique des CONSTRUCTEURS DE DIEU, bogostroïetely- est extrêmement révélatrice pour les investigateurs de l'arrière-plan occultiste et occulte du communisme russe...
Le communisme de Bogdanov était nettement utopique, théurgique et magique. Bogdanov parlait de la "substance vitale" (Lénine l'a critiqué précisément pour cette thèse qu'il qualifiait de "rudiment d'approche bourgeoise et idéaliste"). Il était convaincu qu'on pourrait vaincre la mort par la nouvelle science prolétaire, juste après la réalisation de la révolution bolchevique. Dans certains de ses écrits il glorifiait Satan en tant que "Dieu du prolétariat"..."
Un peu plus loin, Douguine poursuit : "Le cosmisme a défini le style bolchevique russe lui-même, son eschatologie, son messianisme, son extase cosmique, sanguine, inhumaine. Ce n'est pas le christianisme orthodoxe, comme pensait Berdiaev, qu'il faut chercher derrière le communisme russe, c'est le cosmisme russe comme idéologie mystique, indépendante et complète, même si parfois elle pouvait s'exprimer sous un habillage chrétien ou plutôt pseudo-chrétien."
Là, votre serviteur ne peut pas suivre Douguine sur son opinion à propos de Berdiaev. Hélas ! même les affirmations les plus pures de la doctrine de la Foi peuvent être détournées, obscurcies sinon falsifiées, étant donné qu'elles ne le sont pas en elles-mêmes, qu'elles ne sont pas atteintes en elles-mêmes mais seulement dans la réception de ce détournement qu'en ont les victimes. Il est bien évident par contre que ce détournement s'est construit à partir de l'instrumentalisation de connaissances inférieures sinon démoniaques. On mesure donc, dans le cadre de l'espérance d'une alliance à souhaiter entre le meilleur du communisme, l'eurasisme et l'existentialisme chrétien, les pièges à éviter et dans lesquels on est tombé dans le passé. Paradoxalement, votre serviteur, mystique chrétien, pourrait se sentir à certains égards plus proche d'un Lénine qui voulait éviter l'influence qu'il estimait néfaste d'une mystique, sans se rendre compte peut-être qu'elle était néfaste parce qu'il s'agissait d'une fausse mystique. On voit bien que ce cosmisme russe est aussi la version russe d'un même cosmisme qu'on retrouve en Occident à la même époque et encore à présent. On lui donne souvent maintenant le nom de TRANSHUMANISME.
"Les années 1930 furent marquées par la disparition graduelle de l'"ivresse cosmiste" : les thèses modernistes, étatistes, impérialistes et industrialistes un peu plus sobres poussèrent le cosmisme avoué (avec les cosmistes eux-mêmes) en marge de la vie culturelle et politique. La morale stalinienne fut dorénavant monogame et plutôt ascétique. Les hypothèses scientifiques furent plus positivistes et mécanicistes. Vers la fin des années 1930, on vit même un certain relâchement de la propagande anti-religieuse et anti-chrétienne. Staline donna à penser que "le Projet" était déjà réalisé. Ceux qui persistèrent dans leur "ivresse cosmiste" se retrouvèrent au goulag. La période des années 30 jusqu'à 1953 (la mort de Staline) fut celle du "cosmisme sobre", "laïc" "ordonné"."
Oh, oh ! doit-on remercier Staline ? Douguine nous explique ensuite que cela a repris avec Gorbatchev et la pérestroïka puis que le putsch de 1991 l'aurait atténué, puis que Eltsine se serait à nouveau laissé prendre à l'"ivresse cosmiste", sans parler de l'alcoolique. A présent, ce transhumanisme russe serait dangereux en tant qu'acoquiné avec le transhumaniste américain, atlantiste.
suite de l'article dans l'article suivant : EURASISME JUDEÏTE COMMUNISME ORTHODOXIE Alexandre DOUGUINE
EURASISME JUDEÏTE COMMUNISME ORTHODOXIE Alexandre DOUGUINE
26/09/2024
suite de l'article précédent : EURASISME COSMISME COMMUNISME Alexandre DOUGUINE
Nous allons étudier cette fois-ci les rapports déjà abordés précédemment à travers l'influence plus spécifique de la judéïté et de l'Orthodoxie. Nous prenons donc le même ouvrage, Pour le Front de la Tradition, à l'article d'A. Douguine : Les Juifs et l'Eurasie. Douguine nous explique d'abord que la discipline historique envisageait une classification des groupes idéologiques juifs qui a été peu à peu délaissée au profit d'une nouvelle approche duelle de la population juive. Douguine l'a proposée ainsi que deux autres auteurs, l'eurasiste bien connu, Jakov Bromberg, dans un article "Sur l'Orientalisme Juif" et l'historient russe Mikhaïl Agursky dans son ouvrage La Troisième Rome. Il se présenterait deux groupes juifs opposés :
- le premier, de nature hassidique traditionaliste, mystique, marxiste, socialiste, dit de l'"orientalisme juif", la fraction "eurasiste" du judaïsme ;
- le second, rationaliste et bourgeois, talmudiste, maïmonidiste.
Chacun de ces groupes comporte une version mystique ou religieuse et une version sécularisée ; le premier la version kabbaliste, sabbataïste, hassidique et la version sécularisée : le bolchevisme, le communisme ; le deuxième, le rabbinat rationaliste et talmudique et la version sécularisée de la bourgeoisie capitaliste, libérale, ploutocratique occidentale.
Découlent de cela un sémitisme dit de gauche du premier groupe et un antisémitisme de gauche (c'est-à-dire opposé au sémitisme du groupe rationaliste talmudique) puis un sémitisme dit de droite du second groupe et un antisémitisme de droite (opposé au sémitisme du groupe hassidique marxiste). Karl Marx relevait du premier groupe.
Lord Churchill, par exemple, s'appuya sur les sionistes de droite en Grande Bretagne et aux Etats Unis (voir l'auteur Douglas Reed) et parlait du "péril juif menaçant la civilisation à partir de l'Orient". On en connaît d'autres en Occident, et particulièrement en France (à gauche également mais plutôt à droite et à l'extrême droite), qui disaient la même chose à la même époque et jusqu'à nos jours, sans faire les distinctions et nuances rapportées par Douguine.
Douguine poursuit : "L'athée Marx identifie le capital à la figure du juif, et sur cette base il maudit aussi les juifs et leur "dieu empirique". " On comprend qu'il visait par là non les pieux et pauvres hassidistes russes mais la bourgeoisie ploutocratique occidentale d'ethnie juive. On sait qu'à l'heure actuelle le conflit en Ukraine et à Gaza illustre aussi la différence d'attitude de deux populations juives et des dirigeants israéliens (voir à ce sujet nos articles d'actualité de la page d'accueil du site www.cahiersresurgences.eu).
Douguine évoque ensuite l'importance, encore une fois, du personnage Staline puisque le premier groupe hassidiste marxiste aurait eu dès le départ de la révolution et sous Staline un rôle plus important en URSS que le second groupe dit de l'occidentalisme juif. "Le point critique dans l'histoire de l'eurasisme juif fut 1948. A ce moment-là, Staline et son entourage parvinrent à la conclusion que la création de l'Etat d'Israël -qu'au tout début le gouvernement soviétique avait soutenu avec enthousiasme (en tant que construction hassidique-socialiste)- se révélait être un instrument de l'Occident bourgeois, puisque la ligne capitaliste -celle des mitnagedov- l'avait emporté. Les tendances sionistes commençaient à se réveiller aussi dans le judaïsme soviétique, et cela signifiait que l'initiative était en train de passer aux restes de la tendance "occidentaliste", dont l'éradication totale était seulement apparente et dont l'action éveillait même la suspicion vigilante des Juifs eurasistes."
Prenons maintenant l'article de Douguine paru précédemment sur le site www.4pts.su, juillet 2014 et que reprend dans l'ouvrage Pour le Front de la Tradition l'éditeur Christian Bouchet :
"Les termes "eurasisme orthodoxe" sont de plus en plus fréquemment utilisés par la junte putschiste au pouvoir à Kiev pour qualifier la vision du monde de la république de Novorossia. Même s'il est clair que cet élément de langage a été conçu à Washington, il est cependant, à mes yeux, tout à fait exact... Tout cela constitue, en fait, le fondement idéologique de la république de Novorossia. Premièrement, celle-ci est à la pointe de l'identité religieuse orthodoxe dans un sens culturel (contre le nationalisme ukrainien et l'EGLISE UNIATE (c'est nous qui soulignons), ainsi que contre la théorie libérale des droits de l'Homme et de la protection des minorités sexuelles)."
Douguine poursuit son propos sur les divisions à l'intérieur de la Russie : nombre de Russes ne comprennent pas l'eurasisme orthodoxe parce qu'ils sont libéraux alors que naturellement les Russes du Donbass, éprouvés, persécutés pour leur identité peuvent sentir dans leur chair la nécessité de la solidarité entre Russes, de la solidarité eurasiste. Dans le cadre de l'espérance d'une union possible entre existentialisme chrétien, eurasisme et communisme, on comprendra qu'il est important de bien saisir toutes les distinctions historiques et présentes, rapportées dans cet article, de l'histoire de l'URSS et de son histoire par rapport à l'Occident et d'en tenir compte. Nous avons aussi évoqué, quant à nous, un autre visage de l'eurasisme, chrétien orthodoxe, qui doit être mis en communion avec ces versions eurasistes rapportées par Douguine et d'autres auteurs. (voir l'article Les deux axes cruciaux de l'histoire chrétienne de la Russie et l'axe rhodano-provençal sur la page Eschatologie... du site www. cahiersresurgences.eu).
Nous terminerons par une dernière remarque : Douguine caractérise l'eurasisme orthodoxe de la République de Novorossia de Donetzk et Lugansk, entre autres par son opposition à l'Eglise uniate. Que doit-on penser dès lors d'une revue METHODE pro-russe, établie à Donetsk, qui se réfère à l'apôtre des Slaves Méthode comme ordonné et missionné par le pape Adrien II, affirmation parfaitement mensongère qui est le propre du papisme et de l'uniatisme contre la vérité de la mission de Cyrille et Méthode reçue du patriarche de Constantinople St Photios, persécuté justement par les deux papes Nicolas et Adrien II, profitant pour cela d'une malheureuse querelle interne à l'Empire byzantin, querelle qui s'est dénouée quelques années plus tard et où l'union s'est reconstruite entre les patriarches de Constantinople et de Rome (le pape Jean VIII) ; lequel patriarche romain a payé très cher cette réconciliation dans la mémoire de l'histoire de l'Eglise fabriquée par les ultramontains.
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Annie Lacroix-riz , historiens révisionnistes vs l'Histoire sans archives
7/11/2023 Il est symptomatiquement heureux de constater qu'une historienne éminente et controversée dans certains milieux, communiste revendiquée, Annie Lacroix-riz, aboutit aux mêmes conclusions que plusieurs de nos décryptages essentiels d'une toute autre nature que les siens. A. Lacroix-riz travaille sur l'histoire contemporaine au premier chef : politique, économique, sociale, éventuellement militaire et surtout sur un énorme décryptage d'archives. Ce dernier point et le fait que ces recherches remontent en-deçà de la seconde guerre mondiale, généralement jusqu'à la fin du XIXe. siècle, la distinguent parmi ses confrères contemporains qui se contentent souvent de l'après 194O et d'une bien moindre exigence sur les sources. Elle s'appuie aussi sur ces historiens révisionnistes, en particulier américains, apparus à partir des années soixante et travaillant également à partir des archives. Ainsi, sur nombre de questions historiques, les différentes archives de plusieurs nations se recoupent dans le décryptage qu'on peut en tirer :
sur l'apparition du projet américain de domination du monde dès la fin du XIXe siècle, le rejet américain de la Russie dès ce moment (l'historien René Grousset, parmi d'autres, ayant analysé la confrontation au XIXe s. de l'empire britannique et de l'empire russe), la nécessité pour le mondialisme américain d'instrumentaliser, comme les Anglais, l'impérialisme allemand, l'abdication de toute une partie de la bourgeoisie française dès l'entre-deux guerres à une direction germanique de l'Europe puis à une direction américaine, abdication qui allait se concrétiser par une trahison de Charles Maurras et de l'Action Française au profit de leur ennemi originel allemand et de la Synarchie poutocratique occultiste occidentale, le fait que l'impérialisme américain empruntait les pas de son prédécesseur britannique, donc à la fois la concurrence et la complicité entre les deux,* la complicité de la papauté avec l'impérialisme germano-américain, en particulier depuis la fin de l'empire autrichien, la tentative de mainmise de cet impérialisme et de la papauté sur l'Ukraine et l'Europe orientale avec force terreur et massacres à l'appui.
Ses analyses sur l'histoire des XIXe et XXe siècles confirment ainsi la direction dont on pouvait deviner que prendrait l'histoire du fait des grands courants antérieurs au XIXe s.
*comparer par exemple la correspondance échangée le 22/01/1870 et le 15/08/1871 par Albert Pike avec Guiseppe Mazzini sur un cycle de trois guerres mondiales à organiser, agentur des illuminés, extraits résumés ou cités par la Commodore William Guy Carr, dans son livre "Pawns in the Game" (1967) et repris par Jean Lombard dans La Face Cachée de l'Histoire
16/03/2024 : comparer également sur ce site, sur cette page à propos de Maurras, de la Révolution nationale, Vichy, Pétain les articles école d'Uriage et Rivarol... et à la page d'accueil l'article Maritain/ Maurras puis l'article Russie/France - Pierre-le-Grand et le Sacré-Coeur et d'autres articles à la page 2 du site www.cahiersresurgences.eu
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21/09/2023 d'HITLER aux INTEGRISTES : toujours les MÊMES SOURCES ANTISEMITES ?
Sur l'ouvrage-enquête d'Anne QUINCHON-CAUDAL : Avant Mein Kampf - Les années de formation d'Adolf Hitler (CNRS ed., 2023)
A la lumière de l'état de notre enquête, deux interrogations s'imposent à nous, entre autres par rapport à des personnes comme Pierre Hillard :
- Pourquoi l'essentiel des sources-relais sur lesquelles s'appuie Pierre Hillard, par exemple, et d'autres intégristes, à propos de la question juive et celles sur lesquelles, à propos de la même question, s'appuient Adolf Hitler et les nazis, se trouvent-elles les mêmes ? Pourquoi sont-elles sensiblement interprétées de la même manière, généralement erronée, bien entendu ? Pourquoi et comment peut-il en être ainsi ?
- N'est-il pas symptomatique, et de quoi, le fait qu'Hitler se voulait catholique, se considérait comme un fidèle catholique et pas du tout comme un païen, qu'il se considérait comme missionné pour établir le vrai christianisme, qu'il se référait souvent à la Bible, Ancien et Nouveau Testaments et espérait même dans un proche avenir la venue d'un grand et juste pape ?
Ne se retrouvait-il pas ainsi dans la ligne de réaction, à l'époque, d'un certain nombre de chrétiens par rapport aux crises de toutes sortes les menaçant ?
A remarquer ces notes d'Anne Quinchon-Caudal : Note 47, p. 329 : La plupart des dirigeants nationaux socialistes, à l'exception notable de Heinrich Himmler, ne souhaitaient pas rompre totalement avec le christianisme pour "revenir" au seul culte païen des dieux germaniques. Hitler consacra d'ailleurs quelques pages très sévères aux fanatiques du lointain passé germanique (cf Mein Kampf, 1925, tome I, chap. XII). Note 4, p. 357 : L'éditeur semble insister ici sur le fait qu'Eckart et Hitler ne seraient pas adeptes du néopaganisme en vogue chez bon nombre d'antisémites völkisch. Leur antisémitisme serait de nature "chrétienne", ce qui les rapprocherait de la majorité de la population allemande...
Au moment du procès de Nüremberg, des nazis ont même défendu Adolf Hitler en affirmant qu'il avait été conduit à la solution finale sous l'influence d'Himmler et de quelques dignitaires nazis.
( voir aussi article La dégradation des études d'histoire de l'Eglise et de Vichy page 2 du site www. cahiersresurgences.eu)
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sous PETAIN
Maurras technocrates vs URIAGE révolution spirituelle
14/10/2024
A partir de l'ouvrage de Bernard Comte, Une Utopie Combattante, L'Ecole des cadres d'Uriage 1940-1942( Fayard 1991)
Face à URIAGE, l'HOSTILITE des MAURRASSIENS, le COMPLOT SYNARCHIQUE
L'AFFAIRE de la "JEUNESSE UNIQUE"
Dès juin 1941, Emmanuel Mounier se voit interdire par Darlan ses conférences à Uriage et soupçonne des "influences latérales" de Massis (pp. 183, 374, 380). Uriage, très opposé, ainsi d'ailleurs que le parti clérical, à l'idéologie néopaïenne du national-socialisme, trouvait que les maurrassiens lui étaient trop complaisants (p. 197).
"La doctrine de l'Action française ne paraît pas avoir été jamais exposée par un de ses sectateurs, depuis la malheureuse visite de Massis en 1940. Thierry Maulnier, invité en juillet à présenter une conférence sur "Vérités et erreurs du nationalisme", a fait défaut (pp. 235-236).
"Avec la formation du gouvernement de Darlan et la promotion d'une nouvelle équipe de jeunes politiques ambitieux, des rumeurs coururent sur "l'échec" de Lamirand et sur un projet de création d'un grand mouvement de jeunesse à vocation unitaire. Dans ce climat d'incertitude et de confusion, une offensive idéologique des conservateurs nationalistes suscite une vive émotion et déclenche un long débat sur le thème : unité ou pluralisme des organisations de jeunesse. LA REVUE UNIVERSELLE, organe des intellectuels inspirés par l'Action française, a publié un article provocant d'Edouard Lavergne. Celui-ci condamne radicalement les "anciens mouvements de jeunesse", notamment confessionnels, qui, sous la République, ont "fait la preuve de leur impuissance" en ne réussissant pas à "faire des jeunes Français des hommes forts" ; il est temps pour l'Etat de prendre acte de cet échec, et d'entreprendre le rassemblement de la jeunesse française pour le service de l'intérêt national. Le grand mouvement nouveau dont la création s'impose doit être fondé sur "les principes de l'obligation et de l'unité" contre "le dilettantisme et la multiplicité" qui ont régné dans le passé. Cette déclaration émeut d'autant plus vivement les tenants du pluralisme et de l'autonomie des mouvements que le directeur de la revue, Massis, est introduit dans l'entourage du Maréchal et chargé d'une mission d'étude des problèmes de la jeunesse.
L'épiscopat de la zone sud rappelle, le 6 février, son opposition au mouvement unique, en lançant la formule : "Jeunesse unie au service du pays, oui ! Jeunesse unique, non !", tandis que plusieurs revues, dont METIER DE CHEF, ESPRIT et LA REVUE DES JEUNES renouvellent dans les mois suivants leur défense du pluralisme." (pp. 313-314)
Heureusement, pour une fois, l'épiscopat dévoué à Pétain, la jeunesse catholique, protestante et Uriage firent front commun pour obtenir du Maréchal l'abandon du projet. A Uriage justement, à l'occasion d'une réunion consacrée à cette politique de la jeunesse, du 3 au 5 juin 1941, "Un des participants ayant protesté contre la présence d'un dirigeant des Eclaireurs israélites, Garrone, très embarrassé, parle d'en référer au commissariat général aux Questions juives, mais les Scouts de France mettent fin au débat par une vigoureuse déclaration de solidarité avec leurs camarades israélites" (p. 317).
"Le pluralisme a été maintenu et institutionnalisé, malgré les pressions de Pucheu au sein du gouvernement et les plaidoyers des partisans de l'unification autoritaire de la jeunesse. A la fin de l'année, une nouvelle offensive idéologique est lancée par François Gravier dans la revue IDEES. Il réclame "une organisation civique de la jeunesse", en dénonçant "les mouvements de jeunesse traditionnels" (qu'il réduit au scoutisme, avec sa "puérilité moralisatrice" et sa "déficience intellectuelle affligeante"). Ils ont perdu leur utilité, déclare-t-il, comme la communauté artificielle qu'ils prétendaient créer, à l'heure où les communautés réelles de la nation reprennent vie. Ils doivent donc laisser la place, d'une part à des institutions comme les Maisons de jeunesse, "forme spécifique, plus riche et plus souple qu'aucune autre, de la Jeunesse unique", et d'autre part à un mouvement civique unique, "aile marchande de la Révolution nationale".
Les organes catholiques répliquent à nouveau, de CITE NOUVELLE à DEMAIN, et les CAHIERS DE NOTRE JEUNESSE s'appuient sur les textes de JEUNESSE... FRANCE et citent Dunoyer de Segonzac avec le Père Doncoeur et Thierry Maulnier. La querelle de la jeunesse unique se poursuivra tout l'hiver, avec les assauts de Pucheu et les pressions contradictoires exercées sur le Maréchal dont est témoin le pasteur Boegner, jusqu'à la déclaration du chef de l'Etat au Conseil national, en mars 1942. Il y règle en principe la question, en affirmant que la jeunesse unie ne saurait être ni une jeunesse d'Etat ni une jeunesse unique."
(pp. 319-320)
Ouf ! On aura remarqué à travers ces citations que bien des maurassiens étaient sur cette question de la jeunesse sur la même ligne que les technocrates Pucheu, Marion et Cie, le "groupe Worms", le "complot synarchique" (p. 352). C'est à se demander si l'on n'a pas évité là de sombrer directement dans un régime de dictature totalitaire. Le désir d'emprise sur la jeunesse n'en est-il pas l'un des éléments essentiels ?
"Les partisans des méthodes autoritaires militent pour une Révolution nationale dure, plus ou moins teintée de socialisme "national" et intégrée dans le nouvel ordre européen par une collaboration active. Un pôle fort se forme au milieu de 1941 autour des membres du gouvernement, anciens du PPF ou de l'état-major de la banque Worms, qu'on qualifiera de membres de la "synarchie". Pucheu et Marion en sont les représentants les plus actifs ; jouissant, au début du moins, de l'entière confiance de Darlan, ils irritent le Maréchal, par leurs ambitions comme par leur style brutal, et suscitent l'opposition de son entourage. Anticléricaux et modernistes, ils se veulent réalistes politiquement, et comptent sur la propagande pour mobiliser la jeunesse. Empêchés par la volonté du Maréchal de créer le parti unique et le mouvement de jeunesse unique et obligatoire qu'ils souhaitent, ils ne renoncent pas à ces objectifs et utilisent les positions qu'ils tiennent, à l'Intérieur et à l'Information, pour les servir. Ils tentent de mettre la main sur le mouvement Compagnon, puis sur la Légion des combattants et sur le SGJ.
Mais si les candidats au gouvernement de la jeunesse ne manquent pas, les cadres et les troupes font défaut. La JFOM peut en fournir ; un de ses fondateurs, Roger de Saivre, est chargé au cabinet civil du chef de l'Etat des questions de jeunesse." (p. 371)
Ce technocratisme, cet activisme, son style brutal, ne vous rappellent-t-ils pas ceux d'un chef d'Etat contemporain lié à une autre banque ?
"Les maurrassiens sont, quant à eux, plus influents dans l'entourage du Maréchal qu'au gouvernement, notamment au cabinet civil où ils ont la sympathie de du Moulin de Labarthète. Henri Massis est à la fois conseiller du chef de l'Etat dont il rédige certains discours, et chargé de mission ou SGJ où il est assez isolé. Il défend avec constance sa doctrine, réclamant l'unité d'une jeunesse disciplinée sous les ordres du Maréchal, sans prôner une unification forcée, car il respecte l'Eglise et les traditions. Défendant la primauté de l'intelligence et de la raison autant que le culte de "la France seule", le directeur de LA REVUE UNIVERSELLE poursuit surtout de sa vindicte permanente les catholiques héritiers du Sillon (démocrates-chrétiens, personnalistes, théologiens de SEPT et de TEMPS PRESENT, qu'il confond d'ailleurs dans la même hostilité). Il observe les organisations de jeune et leur presse pour y repérer et dénoncer toute trace d'esprit démocrate-chrétien ou personnaliste."
(p. 371)
"D'autres pressions ou attaques viennent de l'extérieur, de deux sources au moins en ce début d'été 1941. Les milieux de la collaboration parisienne s'intéressent à l'Ecole d'Uriage, sans doute à la suite de la visite de Darlan. Segonzac bloque une manoeuvre pour lui imposer une conférence de Doriot. Auparavant, il a reçu la visite de l'ancien dirigeant des Auberges de jeunesse Marc Augier, devenu le responsable de l'aile jeune du groupe "Collaboration" et rédacteur à LA GERBE. Enquêtant en zone non occupée sur la jeunesse dans la Révolution nationale, Augier vient à l'Ecole au lendemain de la visite de Darlan et s'entretient avec Segonzac. Son compte rendu insiste sarcastiquement sur sa déception d'admirateur des ORDENSBURGEN, qui a trouvé à Uriage tout autre chose. Il a vu en Segonzac, ce "chevalier sans armure"... exactement l'homme qui est capable de mourir pour l'Anglais ou pour n'importe quel intérêt extra-français, mais au nom de la fameuse mission universelle de la France, tout en restant solidement hermétique à la Révolution qui sort de la terre européenne".
Segonzac n'a rien compris à "la conception scientifique de la race" ; il affirme que "le vieux libéralisme français en matière raciale a fait ses preuves", et il "ne cache d'ailleurs pas son mépris pour l'antisémitisme". Il a, de plus, la coupable naïveté d'affirmer son adhésion au personnalisme, cette doctrine creuse et néfaste qui dissimule la volonté de "sauver l'essence même de l'esprit démocratique". S'il est vrai que "les jeunes chefs, et le chef suprême de l'Ecole peut-être, suivent cette route avec enthousiasme et bonne foi", ce n'en est pas moins une impasse."
"Plus grave, un net avertissement a été lancé par les maurrassiens acharnés contre Mounier et son personnalisme. Dans un grand article de l'ACTION FRANCAISE, Pierre Boutang s'en prend au philosophe qui cherche à déshonorer la mémoire de Barrès en détournant la jeunesse du nationalisme. Après une longue attaque polémique contre la pensée et le style de Mounier, ce "prince des nuées", il dénonce en particulier son influence sur l'Ecole des cadres, élément d'une "conspiration intellectuelle contre le nationalisme français, l'honneur français et l'oeuvre du Maréchal" :
Le magnifique travail de formation d'une élite de chefs pour nos camps de jeunesse, accompli à Uriage et ailleurs, sera-t-il sournoisement miné et détruit par des esprits confus amateurs de nuées ? Nous croyons qu'il y a là un vrai danger : la Révolution nationale est forte surtout par la clarté de ses principes, elle est forte par l'esprit. Si ces principes s'obscurcissent, si cet esprit se corrompt, si l'on substitue aux positions doctrinales si claires des articles du Maréchal les niaiseries éculées du personnalisme mouniériste, tout pourra bien être perdu. (P. Boutang, "M. Emmanuel Mounier contre Barrès", L'Action française, 10 juillet 1941.)
(p. 380)
On aura connu Pierre Boutang mieux inspiré ! S'il y avait à dire sur le Sillon, Mounier et l'Ecole d'Uriage n'étaient pas le Sillon... Qui plus est, par cette opposition à Uriage, notre droite nationaliste ne rendait-elle pas service aux complotistes mondialistes de la banque Worms ? Cela ne deviendra-t-il pas une habitude ?
Le directeur de la formation des jeunes, "patron des écoles" en septembre 1941, Garrone, influencé à son tour par les maurrassiens (pp. 382-384), cherchera sans succès à faire rentrer Segonzac dans le rang. C'est lui, Garrone, qui sera démis par Vichy.
UN POINT DE VUE PERTINENT SUR LA NATURE DU
NATIONALISME INTEGRAL
Le 8 février 1942, l'Ecole d'Uriage entame son fameux stage d'une durée de six mois. Il comportera un cycle intitulé "les maîtres de la politique françaises" qui devait donner lieu à quatre conférences : une sur les textes du Maréchal, une sur Proudhon par le Père de Lubac, une sur Maurras par Paul Reuter et une sur Péguy par Hubert Beuve-Méry. Parfois, on parlait de quatre maîtres en incluant La Tour du Pin. La conférence sur le Maréchal ne put être donnée, seules les trois suivantes le furent.
"Reuter présente la pensée de Maurras comme un "naturalisme sceptique" né de l'angoisse du désordre et de la mort, et décidé à la surmonter par l'effort pour instaurer un ordre de la raison. Après avoir reconnu au doctrinaire du nationalisme intégral le mérite d'avoir le sens des communautés naturelles et des continuités historiques et de fournir un antidote contre les solutions de facilité, il relève ses erreurs. C'est d'abord la méconnaissance de réalités contemporaines essentielles (l'économie capitaliste, les solidarités internationales, les phénomènes de masse), et une conception de l'ordre qui tend à privilégier "un ordre extérieur, matériel, architectural, policier". C'est surtout le mot d'ordre "politique d'abord", qui n'est acceptable que si on l' entend "dans l'ordre des moyens qu'une politique digne de ce nom doit mettre constamment au service d'une fin". Reuter conclut sur le dilemme qui s'impose aux disciples de Maurras : ou bien ils interpréteront sa pensée à la lumière des valeurs chrétiennes, et ils réintroduiront en politique le primat de l'impératif moral qu'il a nié, ou bien ils tireront les conclusions de son positivisme et aboutiront inéluctablement, par les théories de la race ou la conception biologique de la nation, "au national-socialisme théorique et pratique". (p. 442)
Ainsi qu'au technocratisme positiviste prométhéen, pourrions-nous ajouter.
"Reuter conclut sa confrontation des trois pensées en montrant en Proudhon le meilleur guide pour l'analyse du phénomène économique et social, en Maurras un maître de courage dans l'action, "raccroché avec l'énergie du désespoir à la raison et à la volonté de l'homme", et en Péguy le témoin de la vérité essentielle : primat du spirituel enraciné dans le charnel, lien entre les combats temporels pour la justice et l'espérance du salut. Aucun des quatre exposés (présentés en juillet 1942, trois mois après la nomination du gouvernement Laval) n'a fait allusion à la Révolution nationale ni à la fameuse "doctrine du Maréchal". (p. 443)
L'époque était en train de basculer...
voir à propos de l'école d'Uriage l'article à la page 2 de ce site et à propos de Charles Maurras les articles précédents de cette page 3, Annie Lacroix- Riz, etc..., l'article sur Maritain à la page d'accueil et les articles de la page 2 du site www. cahiersresurgences. eu
Révolution Nationale Pétain la grande mystification nationaliste
la même fascination pour ordre et chevalerie nazis
21/08/2024
Signalons sur un article de l'hebdomadaire Rivarol (n° 3625 de30/07/2024) au sujet d'un livre d'Yves Morel (Pardès ed.) sur Georges Valois un propos approximatif de la chroniqueuse Monika Berchvok sur Georges Valois et sa fréquentation de ce que l'on a qualifié de manière très vague de "non-conformistes des années 30". En effet, pour un Georges Valois de tempérament idéologique aussi proche de Maurras, on peut s'interroger sur la consistance de contacts qu'il aurait pu avoir avec les personnalités membres d'Ordre Nouveau (Daniel-Rops !!) ou de la revue Esprit (Emmanuel Mounier !!). Evidemment, de tels contacts, s'ils n'ont pas duré, peuvent s'expliquer au départ par des malentendus, des quiproquos amenés entre autres par des tiers. Nous sommes bien placé pour le comprendre, l'éprouvant encore nous-même (voir article p. 2 de ce site ou page d'accueil du site www.cahiersresurgences.eu).
Cette approximation erronée en recoupe peut-être aussi une autre plus ancienne, du même style et pourquoi pas explicable par de mêmes besoins idéologiques de ramener vers le fascisme des mouvements d'idées bien plus opposés dans leur nature profonde (il en est ainsi pour votre serviteur). On se situerait dans les débuts de cette nouvelle offensive de révision de l'Histoire évoquée par Annie Lacroix-Riz et d'autres historiens : Geoffrey Roberts, Arno J. Mayer. Au fond, cette approximation a été inaugurée avec Jacques Maritain qu'on a voulu associer à Maurras et à l'Action Française. L'approximation en question est celle de John Hellmann : "Emmanuel Mounier and the New Catholic Left 1930-1950" et celle de Zeev Sternhell : "Ni droite ni gauche. L'idéologie fasciste en France" (1983) et deux articles dans les revues Le Débat et Revue française de science politique en 1984 ; toutes deux précédées par celle de Bernard-Henri Lévy : "L'idéologie française", Grasset ed., 1981.
Bernard-Henri Lévy est le plus outré : "Un écrivain de talent, dans un essai où règnent l'approximation et l'amalgame au mépris de toute méthode historique, a évoqué l'Ecole d'Uriage comme un "laboratoire du vichysme" où s'exprimait la "quintessence du pétainisme"" (commentaire de Bernard Comte dans Une Utopie Combattante, L'Ecole des cadres d'Uriage 1940-1942, Fayard ed., 1991, p. 17). Hellmann et Sternhell reprennent plutôt le schéma d'une fascination, d'une contagion du fascisme sur l'Ecole d'Uriage.
Bernard Comte écrit p. 554 : "Un des fondements de cette synthèse est la résolution de combattre non seulement l'occupant allemand et sa machine de guerre au nom de l'indépendance nationale, mais aussi le nazisme et sa fausse mystique, au nom d'un humanisme de la personne. L'idée d'une contamination de l'esprit d'Uriage par le VIRUS FASCISTE est évidemment fallacieuse, et la comparaison avec les ORDENSBURGEN, écoles de cadres du régime nazi, fait ressortir l'opposition des deux esprits. C'est en lisant à contresens une page où Gilles Ferry évoque cette comparaison, que John Hellmann définit Uriage comme cet "Ordensburg français près de Grenoble", où l'on aurait cultivé un "national-socialisme spiritualisé", une "version christianisée" de l'esprit qui animait l'Ecole des cadres de zone nord, avec les mêmes caractères : élitisme, tendance totalitaire, gnosticisme et arrogance."
En 1941 à l'Ecole d'Uriage, Dunoyer de Segonzac recevra l'ancien dirigeant des Auberges de Jeunesse, rédacteur à la fameuse revue La Gerbe, Marc Augier : "Son compte-rendu insiste sarcastiquement sur sa déception d'admirateur des Ordensburgen, qui a trouvé à Uriage tout autre chose. Il a vu en Segonzac, ce "chevalier sans armure"... exactement l'homme qui est capable de mourir pour l'Anglais ou n'importe quel intérêt extra-français, mais AU NOM DE LA FAMEUSE MISSION UNIVERSELLE DE LA FRANCE, TOUT EN RESTANT SOLIDEMENT HERMETIQUE A LA REVOLUTION QUI SORT DE LA TERRE EUROPEENNE." (c'est nous qui soulignons) (..) "Segonzac n'a rien compris à "la CONCDEPTION SCIENTIFIQUE DE LA RACE"(c'est nous qui soulignons) (...)
"il "ne cache d'ailleurs pas son mépris pour l'antisémitisme"". (p. 380)
S'il n'y a pas de contamination du nazisme sur le personnalisme d'Uriage ou à Uriage, ce que confirme Marc Augier qui s'en désole, il y a bien par contre contamination du nazisme sur tous les partisans de la Révolution Nationale vichyste. Pour un nationaliste, il est un peu curieux de déplorer l'invocation de la mission de la France puis d'invoquer une "révolution qui sortirait de la terre européenne", sans compter que cette révolution en question, invoquée ici même, est la révolution dite nationale de Vichy : confusion caractéristique de la contamination du nazisme étranger sur le prétendu nationalisme français de certains. 18/10/2024 A signaler à propos de l'Histoire de Vichy la sortie très prochaine de la réédition d'un fameux livre: VENI,VIDI, VICHY et la suite de Raymond Brugère par les éditions de la LIBRAIRIE TROPIQUES laquelle se lance désormais dans l'édition; ouvrage préfacé et doté d'un appareil critique par Annie-Lacroix-Riz. C'est tout vu, la lecture en est impérieuse, rieuse, savoureuse; du Jules tout craché.
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HITLER déviation jésuito-papiste de la révolution conservatrice
11/09/2024
Différents auteurs pourraient se retrouver sur ce constat de l'hitlérisme comme déviation jésuito-papiste de la révolution conservatrice allemande. Robert STEUCKERS, spécialiste bien documenté de cette révolution et peu suspect de gauchisme, considère bien l'hitlérisme comme une espèce de déviation dénaturée de cette révolution conservatrice qui a toute sa sympathie. Il évoque en particulier le fameux livre, Le Troisième Reich, d'un des principaux penseurs de ce courant, Moeller Van Den Bruck dont on dit qu'il a inspiré Hitler dans son Mein Kampf, comme la vision originelle plus pure de cette révolution conservatrice. Il continue sur l'influence primordiale de Dostoïevski et Dmitri Mérejkovski sur Moeller Van Den Bruck et sa vision du Troisième Reich, ce qui est plutôt fâcheux pour un Hitler si antirusse et prompt à considérer la "race" slave comme soumise au sémitisme.
Annie Lacroix-Riz, dans ses études historiques dont le premier dessein ne devait pas être sans doute de s'occuper autant de l'histoire de l'Eglise et de la papauté, par ses consultations si fouillées des archives, s'est trouvée dans la nécessité de s'en occuper et de constater la grande influence des papes depuis Pie X mais surtout du cardinal Pacelli devenu Pie XII sur la venue au pouvoir d'Hitler et des nazis, puis sur leur orientation idéologique, enfin sur leur politique. A l'ouest du Troisième Reich, c'est sur le mouvement d'Action Française que la papauté, parallèlement, exercera une influence déterminante et assez similaire dans le même dessein de l'orienter vers le papisme et ensuite vers le Reich germanique. Dans le cas de Maurras, ce n'était pas difficile puisqu'entiché d'Auguste Comte, le martégal avait un tropisme d'admiration de l'ordre romain dans l'Eglise catholique. D'autres auteurs, comme Anne Quinchon-Caudal (voir juste au-dessus notre article sur son livre) et Henri Fabre (L'Eglise Catholique face au Fascisme et au Nazisme : voir notre article p. 2 du site www.cahiersresurgences.eu), ont bien noté les accointances entre Hitler et le catholicisme. Il était catholique et autrichien.
La papauté avait une première raison d'influencer en sa faveur les mouvements de la révolution conservatrice allemande, c'est qu'il lui était préférable d'éviter que ce nouveau Reich ne devienne par trop, comme au Moyen Age, de tendance GIBELINE. *****
de la MYSTIQUE à la PSYCHANALYSE
le PROJET POLITIQUE de la PSYCHANALYSE
07/08/2024
Le site Le Media, dans son émission "OSAP" (On S'Autorise A Penser) avec Julien Théry du 04/08/2024, aborde le thème suivant : après le colonialisme, face au racisme, le projet politique de la psychanalyse. Julien Théry y reçoit Livio Boni et Sophie Mendelsohn, auteurs communs des ouvrages La Vie Psychique du Racisme et Psychanalyse du Reste du Monde, tous deux aux éditions La Découverte. Nous profiterons de l'autorisation pour faire part non pas d'un compte-rendu direct de l'émission mais plutôt de réflexions qu'elle nous a suggérées.
Ce projet de liaison entre politique et psychanalyse, du fait d'un certain rapport entre la psychologie, l'activité psychique et l'activité mystique n'est pas sans rappeler les liens divers qui ont pu exister entre la mystique et la politique ; divers parce que dépendants de la nature des mystiques et institutions cultuelles liées selon les époques et les pays aux institutions politiques. S'il existe un rapport entre science et technique psychologique et mystique, ce rapport est cependant bien plus faible avant le XVIe siècle qu'après. L'air ambiant, volontariste et psychologiste, né vers le XVIe siècle et d'ailleurs lié à la constitution d'une science psychologique, a modifié profondément entre les XVIe et XVIIe siècles le rapport existant encore à cette époque entre la mystique et la politique. S'il est plus difficile de voir des ressemblances entre le projet politique de la psychanalyse exposé par nos deux auteurs et le rapport entre mystique et politique dans l'Antiquité et au Moyen Age, la naissance de cet air ambiant psychologiste au XVIe siècle autorise à voir des ressemblances entre le rapport mystique/politique au XVIIe s. et le projet politique de la psychanalyse de nos deux auteurs.
En clair, à les écouter, pour quelqu'un comme votre serviteur, habitué à fréquenter ce rapport mystique/politique dans l'Histoire, on ne peut s'empêcher de penser en effet au rôle, par exemple, du Père Joseph auprès de Richelieu sous Louis XIII, son "Eminence grise", ou à celui du Père Coton auprès d'Henri IV ; cela au niveau de l'intention exprimée par nos deux auteurs
comparée à celle de ces deux religieux et de Henri IV, Richelieu et Louis XIII. Dans le cas de nos deux auteurs, on ne peut pas comparer avec des hommes politiques puisque leur projet n'a pas été pris en compte par des hommes politiques.
Dans les deux cas, au XVIIe s. et à notre époque, on prend en compte une dimension du psychisme, ce qui n'était pas le cas au Moyen Age et auparavant, ou alors d'une manière très différente.
Justement, Sophie Mendelsohn et Livio Boni reconnaissent nécessaire un nouveau rapport entre psychanalyse et politique du fait du mélange de moeurs, de mythes civilisationnels populaires différents, provoqué par le colonialisme et le capitalisme, les déplacements extraordinaires de populations, le choc des guerres, les rapports de force susceptibles d'ailleurs de changer entre ces populations. Ils évoquent les travaux des nombreux psychanalystes secouant le socle de départ de Freud et désireux de montrer qu'un certain nombre de lois de la vie psychique, inconscientes en somme, se différencient selon les mythes et les moeurs propres à chaque peuple, chaque civilisation. Ce que nous avons trouvé intéressant, c'est à la fois cette ressemblance entre leur projet et le XVIIe s. et ce besoin de remettre en cause à notre époque l'appréhension de la vie psychique individuelle et sociale par la science psychologique du fait des mélanges de civilisations. C'est intéressant parce que cette ressemblance et cette remise en cause reflète la différence du rapport mystique/politique entre les XVIe-XVIIe s. et le Moyen Age et, bien sûr, l'Antiquité.
A quoi tient cette différence ? Elle tient justement à l'irruption d'un volontarisme-psychologisme, à partir du XVIe s., accentué par le jésuitisme, la révolution à l'intérieur de la mystique, enfin la théorie cartésienne ; et, à notre avis, si cette différence se retrouve dans les désirs d'un certain nombre de psychanalystes de faire évoluer cette psychanalyse à cause des phénomènes constatés par les mélanges de populations, cela tient au fait que ces psychanalystes, plus ou moins peut-être à leur insu, remettent en cause le fond cartésien de départ de la psychanalyse freudienne afin de la faire évoluer. D'une certaine manière, par exemple, il n'y avait pas besoin de Père Joseph ou de Père Coton au Moyen Age parce qu'un consensus de chrétienté, de théologie et de philosophie irriguait, submergeait, sublimait la société. Il faut comprendre tout l'arrière-fond de vision du divin, des cieux, de ce que couvrait la réalité des anges et des multiples aspects de l'humanité, qu'on peut saisir dans ces deux versets si discrets et pourtant si pleins d'une richesse de connaissance sublime des Hymnes Pascales de St Ephrem de Nisibe, Père syriaque du début du IVe s. :
"Le symbole allait et venait partout :
Sitôt trouvé son Maître, il souffrit avec lui."
Il évoquait là la réalité de l'Eucharistie, du repas de la Cène, de l'ensevelissement de Jésus "au sein de la terre comme de l'engloutissement de Jonas dans le ventre de la baleine". Ces symboles évoqués, ce sont justement les archétypes, les "inconscients collectifs" qu'essaie de retrouver la psychanalyse. On pense surtout, bien sûr à Carl Gustav Jung. Or, nos ancêtres avaient un sens extrêmement développé de la puissance d'influence de ces archétypes, ce que les psychanalystes contemporains remettant en cause le bagage freudien essaient de retrouver. On ne peut que louer ces tentatives. Nous avons bien aimé l'analyse par Sophie Mendelsohn du discours électoral de Bardella ; elle a soulevé un lièvre sur une évolution du fascisme, une espèce de décadence de ce dernier dans le nombrilisme. On peut mettre cela en rapport avec un autre phénomène que nous avons constaté dans l'évolution du cinéma. Remarquez qu'on évoque de moins en moins dans les scenarios des histoires qui se prolongent avec la possibilité d'appréhender leur maturation, leur psychologie, on voit de plus en plus des scenarios où les personnages changent complètement d'histoire ou se le voient imposer par des manipulations totales, arbitraires, souvent même absurdes, par exemple par des accidents qui les rendent amnésiques. On trouve aussi la tentation de scenarios complètement contraires, c'est-à-dire de personnages qui subissent leur seule histoire mais enracinée, expiant une remontée historique phénoménale où disparaît complètement la liberté de l'être humain et une réelle sensibilité à son histoire. Qu'est-ce que cachent ces deux tentations ? L'appréhension de l'individu comme étant en quelque sorte une simple enveloppe charnelle remplie de viande, manipulable à souhait, catapultable en tous sens. Son rapport à une vie sociale ne peut plus être un rapport de communion mais un simple rapport d'agrégation, catapultable lui aussi en tous sens. On a là affaire à l'individualisme et au grégarisme poussés à l'absurde de la théorie cartésienne.
On peut même trouver exposée une rédemption par le Christ qui ne soit que la rédemption d'enveloppes charnelles remplies de viande, objectivation grossière, à l'absurde de l'individu-objet. Le Christ n'est pas venu sauver seulement des enveloppes d'individus mais aussi leur vie, leur mémoire qui sont tout autant, sinon plus, constitutives de leur être.
Souhaitons bonne chance à ces nouveaux psychanalystes qui tentent de retrouver la sagesse de nos aïeux et des Pères qui les guidaient.
(comparer aussi avec nos analyses de l'article "nouvelle Russie ou nouvelle Amérique de Russie" à la page Témoignages... du site www.cahiersresurgences.eu et de l'article "le sacrifice par la bourgeoisie de ses enfants à la page d'accueil du site www.cahiersresurgences.eu)
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