www.la-communion-antimondialiste.fr
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La Communion Antimondialiste Orthodoxe des Cahiers Résurgences
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ANTIMONDIALISME Orthodoxie
Pèlerinage aux Sources
révolution spirituelle
ECRITS
Oeuvres MYSTIQUES
ESCHATOLOTIQUES
de l'essayiste Jacques Perrin
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Voie Mystique Chrétienne Orthodoxe
des Cahiers Résurgences
(voir site www.cahiersresurgences.eu)

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Russie
Eurasie
France gallicane

vs
Antéchrist
Captivité Eglise
OTAN
Articles, commentaires, nouveautés
(voir ci-après)
On peut trouver d'autres articles sur les deux autres pages de ce site ainsi que sur les pages du site cahiersresurgences.eu
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PROLOGUE INDISPENSABLE sur l'ESPRIT, la METHODE de nos ARTICLES
l'ECRITURE VISIONNAIRE (de P. de Place sur J. Perrin) des temps nouveaux de l'Être
La vision doctrinale mystique, contemplative et eschatologique renouvellée propre aux temps nouveaux qui pointent à l'horizon, nous en avons depuis force années esquissé les prémisses, quelque peu atypiques, dans nos premiers ouvrages de jeunesse puis entamé son éclaircissement au coeur de l'Orthodoxie dans la Geste Provençale en Euroland (voir recensions P. de Place, page Témoignages... de www.cahiersresurgences.eu), dans les trois volumes de notre suite romaine sur St Faustus de Riez-la-Romaine. Enfin avec les ouvrages de ces dernières années (les Noeuds), nous en avons donné une expression doctrinale, une élévation nous l'espérons plus achevée, plus affinée, et ce en tâchant de nous approcher le plus possible de l'expression mystique symbolique appelée à se lever et à croître avec les temps nouveaux.
"Quoiqu'elle ne fût peut-être pas une caractéristique proprement dite de l'époque anté-hellénique, la transfiguration biblique du coeur en constituait une composante davantage présente qu'à l'époque hellénique où elle subsiste discrètement. Pénétrer cette transfiguration du coeur, s'y fondre de toute l'innocence de l'âme, entrevoir de ses fibres les plus intimes la manière dont, parmi d'autres caractères de l'époque anté-hellénique, elle "passa la ligne" voilà déjà plus de quinze cents ans, une telle percée lumineuse n'aviverait-t-elle pas, bienveillance providentielle, les lueurs, les couleurs de ces nouveaux temps de l'Etre qui ne cessent pourtant de frapper à nos portes, la nouvelle moisson blanche, la dernière vendange nuptiale des Fils du Très-Haut ?" (prologue La Moisson du Ravissement, Troisième Noeud, J. Perrin, 2013)
"Discerner les signes de cet ancien "passage de la ligne" (selon Ernst Jünger), les débuts de feu et de soufre du déluge de l'Apocalypse, naître à la transfiguration biblique du coeur, n'est-ce point guetter ces couleurs nouvelles, ces temps de l'Etre, de sortie de l'hellénisme, qui frappent à nouveau à notre porte ?" (idem, quatrième de couverture)
"Jacques Perrin, chrétien orthodoxe, ne cherche-t-il pas toujours à surprendre cette contemplation du coeur et des archétypes, cette voie royale ensevelie, en douleur de renaissance et de s'élever à nouveau, de lever du terreau des théologies rationalistes et universitaires, mortifères à tous égards, sans la régulation de la Foi offerte d'abord par la seule discipline des contemplatifs théophores." (Rachel, Prophétesse Chrétienne, Etendard des Scythes en Mésopotamie au IIIe s. après JC, Troisième Noeud, J. Perrin, 2017)
Comme une nouvelle annoncée à l'âme,
plus claire que le soleil
(J. Perrin, Troisième Noeud, 2022)
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PELERINAGE aux SOURCES et vraie RUSSIE ETERNELLE
18/10/2023 (dont anciens articles du 13 au15/07/2023)
J'ai connu, adolescent et jeune homme, mai 68 et les toutes premières années qui ont suivi : ce sont des années précieuses, celles où j'ai démarré moi-même et trop tôt une vie d'adulte et ma quête spirituelle. J'ai éprouvé, je suis tenté d'écrire comme "l'état de grâce, le moment de grâce" de ces années, de ces rencontres merveilleuses qui pouvaient se présenter entre des personnes qui se reconnaissaient spontanément. Malheureusement, une déchirure assez brutale s'est imposée, sensiblement disons entre 1973 et 1975, époque de grands changements de toutes sortes. L'état de grâce a disparu. Je l'ai progressivement fort bien senti à l'époque. Une certaine forme de schizophrénie venait de s'emparer des Français à propos de la révolte de mai 68. Les Gaulois étaient en train d'enfouir leur acquiescement aux événements de 68 dans les tréfonds de l'inconscient collectif. On peut retrouver curieusement une certaine parenté entre cet enfouissement et un précédent oubli opportun de nos compatriotes sur le déroulement de la seconde guerre mondiale.
Cet enfouissement mémoriel ne concernait pas uniquement mai 68 mais tout aussi bien, par exemple, les espoirs placés par les catholiques dans le concile Vatican II où, depuis un désir de ressourcement, de pèlerinage aux sources chrétiennes, tout s'est abousé dans une "chienlit" laïciste, mondaine, incontrôlable. Il en fut de même d'ailleurs, ces années-là, de l'évolution du mouvement BEATNIK vers certains aspects de la mouvance hippie que déploraient sur le tard Jack Kerouac, Alan Watts et bien d'autres.
Lorsqu'au cours de ces années d'état de grâce les pèlerins d'une certaine forme de quête spirituelle, souvent aussi écologistes, étaient amenés à se rencontrer, dans la moyenne des cas, cette seule quête de la vérité les unissait, membres informels de la mouvance Pèlerinage aux Sources. Il arrivait souvent qu'en nous séparant nous prenions conscience que nous ignorions par exemple la confession religieuse éventuelle de tel ou tel ami croisé, fréquenté ; alors qu'une bonne partie de nos débats avait porté sur des questions spirituelles, religieuses mais, il est vrai, à une certaine hauteur de point de vue, c'est-à-dire généralement sur la question des états mystiques.
On peut dire par exemple que les catholiques, évidemment les plus nombreux, ne participaient pas à l'esprit de ces croisements du destin et de ces rencontres au nom d'une revendication, d'une appellation étroite de catholique, même quand la question de la nature du Christ venait sur le tapis. Les catholiques s'interrogeaient à l'instar des autres, non catholiques. De fait, cette question du rôle du Christ par rapport à ces divers états mystiques venait assez régulièrement sur les lèvres et aussi bien, finalement de la part de non chrétiens. En vérité, la seule présence de ce souci d'ouverture en même temps que de cette interrogation puis d'un certain halo de mystère persistant sur lequel cette interrogation débouchait est très symptomatique de l'esprit de nos rencontres et de l'esprit de l'époque qui les animait. Tous, chrétiens, bouddhistes, hindouistes, etc., nous nous émerveillions de la vie du Christ et des Evangiles.
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30/07/2023
Sur la question de la vraie Russie éternelle, on sait l'influence néfaste des papistes et jésuites en Russie à partir du XVIIIe s. puis celle des ésotéristes illuministes français à partir du XIXe s., en particulier sur la cour de Russie elle-même ; papistes et illuministes se retrouvant sur de nombreux points communs. Une certaine illusion géopolitique, par exemple, résulte du sillon de l'idéalisme cartésien dont il ne faut pas oublier qu'il n'a pas seulement revigoré l'idéalisme mais aussi son contraire, le matérialisme sous de multiples formes, comme par exemple l'approfondissement de tout ce que l'on rattache à l'inconscient.
La Russie s'est laissée gagner par de nombreuses impostures idéologiques occidentales : celles déjà citées puis le marxisme et le positivisme. Si le marxisme a beaucoup perdu depuis, il reste à espérer qu'il n'ait pas en Russie passé simplement le relais aux autres impostures occidentales, ses compagnons de route dont l'Occident, malheureusement, est totalement imprégné et prisonnier.
Le mouvement du PELERINAGE aux SOURCES : positions et figures symboliques
Lorsque des rois, quelque fois sciemment sinon à leur corps défendant, ont fini par manquer à la mission de protection de leurs peuples, un certain désir ambigu d'émancipation de ces peuples put y trouver sa légitimité. L'impulsion des "lumières", de l'"Aufklärung" au XVIIIe s. avançait de son côté, déroulement inévitable du désenchantement de toute chose en ce monde ; elle rencontra sur son chemin ce désir ambigu d'émancipation et le prit sous son aile. "Grappin veillait sur ses intérêts, il coiffa le tout".
Le RATIONALISME EMANCIPATEUR, l'idéalisme CARTESIEN et ses rejetons MATERIALISTES ou antirationalistes, c'est-à-dire ILLUMINISTES, le premier nationalisme doctrinal à la Richelieu accueillirent le serpent en leur sein, le nourrirent. Surgirent de la lenteur paisible et coutumière de l'existence bucolique de premières doctrines scientistes, techniques, de premières élaborations machinistes prométhéennes. Contre les jésuites, à leur image, sortirent de la nuit les "illuminés de Bavière".
Tous ces mouvements d'idées et d'évolution matérialiste bouillonnant contre l'inadéquation de l'ordre ancien dressèrent la "révolution française" ; une classe sociale, la bourgeoisie, enfla d'ambition. Industrie, commerce, progrès techniques prirent leur essor, atteignirent leur vitesse de croisière au milieu du XIXe s. Du nationalisme à la Richelieu, on était passé au NATIONALISME DOCTRINAL REVOLUTIONNAIRE. L'IMPERIALISME s'élança d'un nouveau souffle, appuyé sur le rationalisme, son rejeton le LIBERALISME puis un autre, le POSITIVISME, et tous les moyens techniques qu'allait offrir le SCIENTISME.
Mais "Grappin veillait toujours". Les illuminés de Bavière infiltrèrent les nationalismes révolutionnaires et d'autres mouvements d'idées de toutes sortes.
C'est alors qu'au milieu du XIXe s. on commença à mesurer, timidement d'abord, dans différents pays européens, d'une part cet enchantement de la vie simple qu'on était en train de perdre, d'autre part la monstruosité prométhéenne qui en prenait peu à peu la place. Crises et réactions fusèrent et l'idée de retrouver, d'une manière ou d'une autre, beauté, bonté et chaleur des sources originelles de l'existence. On peut parler d'une manière générale d'un mouvement, certes très diversifié, du pèlerinage aux sources.
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En France, en 1846, les apparitions mariales de LA SALETTE sonnèrent un premier réveil. Des poètes se mirent de la partie : BAUDELAIRE, RIMBAUD, pour ne citer qu'eux. La langue d'Oc fut secouée, FREDERIC MISTRAL et ce mouvement purement littéraire et spirituel, le félibrige, présentèrent la Coupo Santo. Le prophète LEON BLOY tonitrua.
Dans les pays du Nord, KIERKEGAARD se ressourça à la pureté de la foi chrétienne contre le rationalisme bourgeois.
Il faudrait citer en Allemagne NIETZSCHE dont certains aspects de révolte contre le rationalisme, l'ordre bourgeois, la glaciation de la vie le mettent indéniablement du côté du pèlerinage aux sources. Mais chez lui un appel prométhéen païen, fort suspect, l'a détourné des sources pures de l'Etre. Dommage ! Il en est de même fatalement de moult ésotéristes illuministes, tels René Guénon, Julius Evola.
L'Allemagne avait cependant déjà réagi avec le mouvement d'Iéna, NOVALIS et auparavant HÖLDERLIN. La Russie réagissait à son tour : la renaissance des STARETS ORTHODOXES, TOLSTOÏ et encore davantage DOSTOÏEVSKY ; Dostoïevsky, antidote, comme disait le Père Henri de Lubac, à Marx, Auguste Comte, Nietzsche et consorts.
Le XXe s. débuta. Bergson inaugura en France un certain retour à l'Etre contre la philosophie d'Auguste Comte qui avait imposé son terrorisme intellectuel dans les universités françaises tout au long du XIXe s. et s'était imposé aussi au jeune Charles Maurras. Le néo-thomisme pointa son nez, prit son essor avec JACQUES MARITAIN, ETIENNE GILSON, un renouveau de l'ascétisme catholique, le CARMEL, les revues des Etudes carmélitaines ou d'ascétique et de mystique, le Père Henri Brémond, les éditions des SOURCES CHRETIENNES. En 1925, Nicolas Berdiaev organise les premières rencontres orthoxes-catholiques puis écrit Le Nouveau Moyen Âge qui inspirera entre autres la révolution spirituelle, personnaliste et communautaire d'Emmanuel Mounier, la revue Esprit. Le pélerinage aux sources de certains catholiques devait se trouver cependant entaché par leur attachement au papisme, revigoré, à l'instar de l'ésotérisme, par l'illuminisme.
Trop docile à son père spirituel, le père Clérissac, ardent adepte de l'Action Française, comme le regretta plus tard Raïssa Maritain, Jacques Maritain se laissa gagner à compagnonner avec l'AF dans l'idée qu'elle pourrait favoriser le pèlerinage aux sources ( voir page d'accueil) alors que le positivisme de l'AF l'en éloignait essentiellement. Roué, Charles Maurras voulut utiliser son audience dans le catholicisme. On sait la rupture qui s'ensuivit et empoisonne encore le destin de la France.
En Allemagne, ERNST JÜNGER, RAINER MARIA RILKE, MARTIN HEIDEGGER, le théologien URS von BALTHAZAR poursuivaient leur quête ainsi que HERMANN HESSE. C'est en France désormais que le pèlerinage aux sources russe poursuivit la sienne : NICOLAS BERDIAEFF, DMITRI MEREJKOVSKY, le Père VLADIMIR LOSSKY et d'autres.
En Angleterre, ALDOUS HUXLEY, disciple de la mystique chrétienne latine et orientale, de l'INDE,* de Dostoïevsky, joua un rôle central dans le mouvement du pèlerinage aux sources, dans toute la vie intellectuelle et scientifique du monde occidental, devenant également aux USA l'un des chantres du mouvement BEATNIK où l'on retouve Jack Kerouac, Alan Watts, et autres.
On peut citer auparavant le mouvement du GRAND JEU, René Daumal, Roger Gibert-Lecomte et autres, proches des surréalistes puis s'y opposant avec ANTONIN ARTAUD du fait de leur association avec le communisme ; rupture curieusement contemporaine de celle de Jacques Maritain d'avec l'AF. Enfin, LANZA DEL VASTO fut en France, dans les années 60-70, le chant du cygne de ce mouvement, au moment même où s'éteignait aux USA le mouvement beatnik.
* L'Inde, l'Orient connaissaient aussi de leur côté leur renaissance spirituelle mais cela nous entraînerait trop loin.
(sur ce mouvement du pèlerinage aux sources, on peut aussi consulter le projet chrétien orthodoxe à la page d'accueil du site www.cahiersresurgences.eu)
de quelques TEMOIGNAGES sur les propos de cet article et des articles précédents
Tiré de la revue Question De (directeur Louis Pauwels) n° 16, janvier-février 1977,
article : Les refus et les refuges de Lanza del Vasto par Jean-Michel Varenne
02/08/2023
A la fin de tout un article élogieux et favorable sur la communauté de l'Arche, Varenne, qui préparait un livre sur Lanza del Vasto, Ce Maître Spirituel Indépendant, s'interroge : "Seule l'Eglise serait indemne... L'Eglise échappe "miraculeusement" aux critiques de Vasto. A la différence des apocalyptiques, il garde "les pieds sur terre" et ne s'envole pas en féroces diatribes contre "la grande prostituée", comme les fanatiques du déluge le faisaient jadis. Il reconnaît le facteur civilisateur que cette institution a joué au cours des siècles, sans écarter toutefois le souvenir terrible de certaines conversions forcées : "Et maintenant que les empires coloniaux s'effondrent partout, on découvre avec évidence combien il aurait mieux valu, pour l'honneur du Christ et la pérennité de l'oeuvre de conversion, que sa parole fût arrivée autrement aux peuples de couleur."
Cette indulgence à l'égard de Rome s'explique naturellement : Shantidas fonde sa communauté selon des règles gandhiennes,
mais son enseignement, son oeuvre témoignent de la révélation évangélique qui doit s'épanouir dans le cadre de la hiérarchie romaine. Certaines affirmations qui "blanchissent" intégralement l'Eglise laissent cependant songeur : "L'Eglise, dans toute sa splendeur, reste un mendiant au coin de la rue ; existe-t-il un gouvernement non fondé sur la violence ? Oui, la Papauté ; aussi elle a survécu à tous les royaumes et régimes"! Quand on se propose de traiter globalement l'histoire des civilisations, il peut paraître quelque peu abusif de soustraire ainsi à toute critique l'évolution politique, sociale et même théorique de l'Eglise qui demeure un des facteurs primordiaux de l'Histoire occidentale et même mondiale... Vasto écarte délibérément ce sujet encombrant : "Nous ne pouvons nier ces faits, nous n'entendons pas nous en faire les défenseurs ni les accusateurs non plus."
A titre personnel, j'ai séjourné à la communauté de l'Arche en 1970. Je n'ai pas souvenance que Vasto ou ses compagnons ait fait preuve de quelque obsession à défendre l'Eglise catholique ni à parler en sa faveur. Il était aisé de voir que certains compagnons, par leur mentalité, étaient catholiques. D'une manière générale, dans toutes les rencontres de type pèlerinage aux sources où je me suis trouvé dans les années 70, je n'ai jamais rencontré un chrétien catholique revendiquer un magistère d'infaillibilité ecclésiastique pour défendre son point de vue ; cela n'aurait pas pu être pris au sérieux et la plupart du temps, ce catholique lui-même n'y adhérait pas. Il y avait une espèce de code tacite selon lequel ces catholiques fréquentant la mouvance du pèlerinage aux sources préféraient ne pas jeter de l'huile sur le feu, ne pas contrarier certaines prétentions, pour la paix de leur Eglise, "ne pas contrarier les fous" et ignorer, vis-à-vis des autres membres de la mouvance, ces prétentions. Il n'y avait que sur les questions sociales, de pouvoir, de connivences avec les pouvoirs capitalistes, qu'en général ces catholiques ne voulaient pas cautionner les directives de la hiérarchie, et bien sûr aussi vis-à-vis des autres membres de la mouvance ; ils pouvaient sélectionner leur participation à la vie de l'Eglise : davantage participer par exemple à certaines activités d'initiative laïque et limiter leur participation à ce qui venait des clercs.
Comme certains disaient : au Moyen Age, les papes ne se gênaient pas pour priver les peuples de sacrements, poser l'interdiction sur un royaume parce que le roi ou la reine avait fauté quant à son mariage, retournons-leur le principe. De fait, priver de sacrements des peuples très croyants mais d'une manière en bonne partie superstitieuse était psychologiquement très cruel. Ne pas les tenir informés qu'en cas d'absence forcée de sacrements, ils pouvaient quand même être sauvés, ce que la théologie catholique elle-même expliquait fort bien, était très cruel. Evidemment, la grande majorité de ces peuples étant analphabète, pour cette seule raison se trouvait coincée. On sait, certes, que nombre de prêtres et de moines, sinon d'évêques, par charité, pouvaient faire comprendre aux désespérés que le Seigneur les entendait.
On remarquera que ce raisonnement de chrétien plutôt qualifié de progressiste quant à leur attitude vis-à-vis de la papauté, était le même que celui qu'allait bientôt utiliser les traditionalistes pour des raisons inverses.
Quelques lignes auparavant, Varenne explique qu'à l'Arche, "Chacun est libre de pratiquer la religion de son choix. Seules l'intolérance et l'irréligion ne sont pas admises. Cependant, le compagnon, indépendamment de sa foi ou de sa croyance, est tenu par la règle de "considérer que Dieu est Un, Unique et le Même, qu'Il est Celui qui est, qu'Il est en tout ce qui est, et dans l'union de tous ceux qui s'unissent".
J'ai déjà évoqué cette atmosphère de la mouvance du pèlerinage aux sources quant à l'ouverture à diverses croyances. La précision donnée par Varenne dans cette revue "question de" peut s'expliquer par la présence admise en son sein par Louis Pauwels de païens, tels Alain de Benoist, Pierre Vial. A titre personnel, je n'ai pas souvenance d'avoir croisé des "fois païennes" durant toutes ces années. Ce que l'on croisait par contre assez souvent, c'était des athées ; et d'ailleurs, les échanges avec eux, lorsqu'ils passaient par la philosophie, pouvaient être enrichissants. Eux-mêmes pouvaient être ouverts au dialogue.
Ces "fois païennes" semblaient se limiter à la région parisienne.
Notons aussi, p. 47 de ce n° 16, l'article "La conception chrétienne du temps" d'une future traditionaliste (qui officierait alors dans la revue Monde & Vie), Michèle Reboul, alors productrice à France Culture.
Tiré de Le Grand Jeu, Les Enfants de Rimbaud le Voyant, de Michel Random, ed. Le Grand Souffle 2003, 1ère édition en 1970
02/08/2023
"Je comprenais combien ce que répétait Daumal après Rimbaud était vrai, combien "le combat spirituel est une bataille d'homme", combien, pour certains êtres, la quête de l'essentiel est déterminante à chaque instant de l'existence. Avec le recul, force est de constater que le combat spirituel avait encore un sens à l'époque. Les contrastes désormais effacés par la disparition de tous les acteurs, comment ne pas voir qu'il existait entre les années 1930 et 1970 toute une génération pour qui la question de l'être était déterminante et que l'on pourrait appeler "la génération de l'Absolu" ?
école d'URIAGE révolution spirituelle
personnaliste communautaire
23/10/2023
Enquête sur l'école d'Uriage fournie par l'essai remarquable et thèse de doctorat d'histoire de Bernard Comte : Une Utopie Combattante, L'Ecole des cadres d'Uriage, 1940-1942 (Fayard ed., 1991)
Constituant une des étapes essentielles de la réflexion de l'époque dite du Pèlerinage aux Sources, la révolution spirituelle personnaliste et communautaire offre aussi l'originalité de se présenter en même temps comme une REVOLUTION SPIRITUELLE, de présenter la PRIMAUTE du SPIRITUEL (Jacques MARITAIN), de présenter le fait d'assumer l'intégralité de la nature humaine dans la liberté d'autonomie, de conscience, de responsabilité de l'individu comme une révolution à la fois personnaliste et communautaire. Commençant à se dessiner en 1925 avec les rencontres oeucuméniques orthodoxes-catholiques sous le patronage de Nicolas Berdiaev, la publication par ce dernier en 1927 de son maître livre, Le Nouveau Moyen Age, allaient initialiser tout un mouvement de réflexion extrait au départ de la théologie chrétienne, christologique et trinitaire qui depuis longtemps avait mis en valeur les notions de personnes et de communion. On en trouve un exemple remarquable dans les essais de théologie mystique à l'époque du Père Vladimir Lossky. Les thomistes, de leur côté, apportèrent aussi toute la richesse de leur réflexion : Jacques Maritain, Etienne Gilson, Emmanuel Mounier et d'autres ; Bergson, Blondel n'étaient pas étrangers ; et, bien sûr, auparavant, l'oeuvre et l'exemple considérables de Charles Péguy.
L'école d'Uriage constitue certainement une des composantes les plus originales de cette mouvance du Pèlerinage aux Sources, de la révolution spirituelle.
Parce que le dessein de cette école d'Uriage, dans les circonstances du moment, se voulait spirituellement fondateur de la renaissance de la France, voulait d'abord appuyer cette renaissance sur un fondement spirituel fidèle à l'âme et la "mission de la France" (Louis Lallement), sur une révolution spirituelle personnaliste et communautaire, entre autres.
Parce que cette école semble bien avoir été la seule à avoir emprunté ce chemin de pèlerinage, en harmonie avec un dessein d'une même importance vitale de renaissance patriotique militaire, ce qui constitue là son originalité caractéristique ; originalité qui a été acceptée par les représentants de Vichy et dont ils auraient assuré à Dunoyer de Segonzac qu'elle correspondait au dessein de la révolution nationale du Maréchal Pétain.
Parce que ce même dessein se voulait aussi d'intégration conciliatrice, harmonieuse de toutes les tendances idéologiques politiques présentes en France ; ce qu'on aura aussi laissé supposer être en conformité avec le projet du Maréchal Pétain. Probablement la réalisation d'une telle intégration n'était-elle guère crédible, en tout cas une de ces tendances n'en jouera jamais le jeu.
C'est l'objet de notre article sur la page 3 de ce site "sous Pétain, Maurras, technocrates vs Uriage et révolution spirituelle".
A la p. 17 de son ouvrage, Bernard Comte, nous signale que le mouvement personnaliste paiera même sa contribution à Uriage après-guerre d'un soupçon, d'une tache honteuse de prétendue fascination et tentation du fascisme. Il écrit à propos du livre de Bernard-Henri Lévy, L'Idéologie Française (1981) : "Un écrivain de talent, dans un essai où règnent l'approximation et l'amalgame au mépris de toute méthode historique, a évoqué l'Ecole d'Uriage comme un "laboratoire du vichysme", où s'exprimait la "quintessence du pétainisme".
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ATTENTAT contre Alexandre DOUGUINE et sa fille DARIA
En FRANCE, des DROITES contre Jacques Perrin - Souvenirs
Cette nuit du 20 au 21 août 2022, sortant d'un festival TRADITION qu'ils avaient organisé, Alexandre et Daria Douguine ont été victimes d'un attentat à la voiture piégée. Alexandre y a échappé par miracle, assistant à quelques mètres de là à l'explosion de la voiture de sa fille. Il serait hospitalisé, en état de choc. Nos PRIERES et nos PENSEES FRATERNELLES vont à eux.
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Environ 25 aout 2022 . Les recensions évoquées sur nos sites de notre Geste Provençale en Euroland n'ont pas été SANS CONSEQUENCES SUR NOTRE DESTIN.
Nous nous étions abonnés à la revue Le Spectacle du Monde en connaissance de cause de certaines de ses tendances idéologiques ésotérico-païennes, prévenus par Jean Vaquié (des Cahiers Augustin Barruel). Lorsque la revue Monde & Vie a sorti en l'an 2000 un article d'une pleine page sur notre Geste Provençale, puis Philippe Prévost divers articles dans L'Action Française 2000, nous avons évidemment cherché à renouveler ces possibilités de recension ; ce à quoi Philippe Prévost nous encourageait fortement. Il nous a été parallèlement rapporté que cela avait eu du retentissement. Quelques années auparavant (1993-94), Michèle Reboul, dans Monde & Vie avait déjà recommandé nos précédents essais consacrés à la gnose et à l'antéchrist. Cela nous avait amené un nombre appréciable de contacts. Ensuite, cette question gnostique était tombé dans le sommeil médiatique. Jean Vaquié avait été rappelé à Dieu en 1992, les Cahiers Barruel s'étaient arrêtè. Vers 1998, L'Action Française 2000, par l'intermédiaire de Philippe Prévost, sortit deux longs articles de Jacques Perrin sur Alexandre Soljénitsyne et La Roue Rouge (cf page Témoignages... du site www.cahiersresurgences.eu). Pour mémoire signalons (cf idem) également les recensions d'un essai antérieur dix ans auparavant( vers 1983,Robert Amadou,Cahiers d'études cathares).
Monde & Vie fut heureux de pouvoir évoquer nos nouveaux essais en l'an 2000. Dans les semaines qui suivirent cette page de recension, nous pensâmes à tenter notre chance du côté du Spectacle du Monde, mais sous forme de publicité et non d'article. Nous nous adressâmes donc à cette revue pour une demande de publicité d'une demie page. Après divers échanges, le projet fut accepté et, autant que nous nous en souvenions, Christian Brosio fut responsable de sa réalisation. On nous demanda d'envoyer un chèque du montant de la publicité. La chose faite, Christian Brosio nous envoya la première maquette, projet qui portait sur le contenu thématique de la Geste Provençale en Euroland. C'est alors que je reçus un nouveau coup de téléphone de Christian Brosio, cette fois-ci catastrophé parce que le ci-devant citoyen directeur de rédaction Michel de Jaeghere venait de décider de refuser brutalement le projet sous prétexte d'un motif d'illustration, prétexte que ne comprenait pas et ne partageait pas Christian Brosio. J. Perrin lui donna quelques explications qui le confirmèrent dans ce projet qui lui plaisait. Il lui demanda donc de téléphoner au bureau, directement à M. de Jaeghere. Nous évoquâmes dès lors la fameuse question d'illustration, donnâmes quelques explications et justifications auxquelles M. de Jaeghere ne sut finalement quoi répondre. En fait, il avoua que ce n'était pas la véritable raison et que, pour lui, il fallait être introduit. C'était faux puisque le projet avait bien été accepté par plusieurs interlocuteurs et engagé. D'ailleurs C. Brosio avait bien parlé de son opposition personnelle. Nous ne connaissions pas M. de Jaeghere ; c'est peu après que nous apprîmes qu'il était un intégriste patenté, à la tête de l'association Renaissance Catholique. Après la belle recension de Monde & Vie, celles de Philippe Prévost
dont le ci-devant citoyen apparatchik Jaeghere avait dû avoir connaissance, cette fameuse obligation d'introduction manifestait les conflits profonds internes au milieu catholique.
Quand on lit la recension de Pierre de Place, on peut deviner en effet ce que certains intégristes rejettent absolument et ce à quoi d'autres restent ouverts, percevant "la flamme". Une précision n'apparaît d'ailleurs pas complètement dans ces recensions : le rôle de la Russie. Cette Geste Provençale en Euroland est une révolte de la Provence contre l'occupant américano-eurolandais que la fiction supposait à partir des années 2004. Or la Russie, militairement, aidait cette révolte. Nous étions sûr qu'un jour la Russie se lèverait. Vladimir Volkoff ne s'y était pas trompé : allez sur la page Témoignages... du site www.cahiersresurgences.eu, vous y trouverez sa lettre de remerciement du 18/02/1999 pour notre "chanson de geste russo-provençale". En plus de certaines autres questions, ce rôle de la Russie ne gênait-il pas le ci-devant M. de Jaeghere employé depuis au Figaro ? On sait ce que trame une certaine coalition du Figaro contre nous et le mol oreiller de la gendarmerie dans lequel s'endort une certaine extreme-droite,un bourbon à la main (voir page Voie Mystique... du site www.cahiersresurgences.eu, article attention danger...). Il ne faut pas oublier non plus les remous suscités dans les milieux catholiques par la guerre des USA et de l'OTAN contre la Yougoslavie, la Serbie orthodoxe au profit de la Bosnie islamo-djihadiste et de la Croatie papiste (cf page Eschatologie Apocalypse... du site www.cahiersresurgences.eu, article "de l'islamo-droitisme à l'ukraino-atlantisme").
La recension de Pierre de Place rapporte une phrase de ce récit sur le "crime rituel contre la Serbie". Au vu de ce que les Américains ont organisé dans le Donbass quelques années après en matière de laboratoires d'armes biologiques, cette citation pourrait être en-dessous de la réalité.
Ce qui est curieux cependant, c'est que ces intégristes qui rejettent l'Orthodoxie rejettent aussi le plus papiste conséquent d'entre eux, l'abbé Georges de Nantes. On retrouve en effet dans la coalition du Figaro contre nous la bande qui a calomnié l'abbé de Nantes, ce qui n'a pas été sans conséquences sur son oeuvre. Nous étions vers Brignoles (83) vers 2005 lorsqu'un membre de l'AF et du FN nous a appris les détails de cette accusation stupéfiante. Nous avions passé trois semaines dans la communauté de l'abbé de Nantes quelques années avant ou pendant ces prétendus fait reprochés. L'accusateur et les accusatrices se trouvaient être ceux qui minaudaient en rigolant à certain récit de la visite de ce même frère en mission à Rome. Cela agaçait l'abbé et nous avait peiné pour lui. Constater ensuite que ce sont justement ceux-là qui l'accusaient nous laisse rêveurs. D'autre part, Chantal Puaux, qui avait à l'époque 37-38 ans, avait eu l'occasion de parler personnellement avec l'abbé de Nantes, n'a pu croire à ces calomnies. Elle aurait senti ces tendances suspectes. Ce qu'elle a bien senti, c'est peut-être une séduction intellectuelle, une envie de persuader, de convaincre ; mais n'est-ce pas le rôle d'un apôtre ? enfin, une bonhommie naturelle et peut-être une naïveté à l'égard de ses proches.
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